Blog

29 May 2019

L’avenir de l’humain, c’est la spiritualité.

L’école n’est pas faite pour ceux qui veulent devenir grands. L’école ne sert qu’à dérouler le linceul d’un cocon pour le remplacer par un autre encore bien plus résistant.

« Socialiser » ne doit pas signifier « rendre conforme à la masse ». Une société doit avant tout rester un ensemble d’individualités qui se complètent. Sinon, elle ne peut que s’asphyxier de ses propres contraintes et de ses propres murailles.

La peur collective qui subsiste est la suivante : du culte de l’individualité à l’anarchie, il n’y a qu’un pas.

L’individualité ne doit jamais devenir un prétexte pour se déconnecter des autres. Elle n’est que la manifestation d’une liberté commune à tous les êtres humains de pouvoir disposer librement de leur libre-arbitre concernant leur propre chemin d’évolution spirituelle.

Car l’avenir de l’humain n’est pas la civilisation, qui n’est qu’une étape de son cheminement.

L’avenir de l’humain, c’est la spiritualité.
Seule la spiritualité détient les clés de la paix de l’Humanité.

La notion de spiritualité est encore trop liée à un risque de division entre les êtres qui commencent à percevoir le pouvoir de la bienveillance et ceux qui vivent leur vie comme un combat à mener contre les autres.

L’avenir de l’humain, c’est la paix.

[Extrait de Un sens à tout ça]

22 May 2019

Nous n’édifions pas nos vies : nous nous laissons édifier par leurs séismes.

L’être humain fait beaucoup de mal à ses semblables, et souvent tout simplement parce qu’il a besoin d’évacuer ses propres tensions, sa propre souffrance, son propre mal-être en tenant les autres pour responsables de ce qui se passe qu’en lui-même.

Nous sommes profondément immatures.

Nous ne sommes que des esprits vénéneux, irresponsables de ne voir le poison qu’à travers les intentions et les actes de nos semblables.

Nos egos sont opaques. Ils sont blindés et inattaquables. Sans ces carapaces, nos vies se résumeraient à des enchevêtrements fragiles et incapables de se hisser au rang de véritables constructions.

Nous n’édifions pas nos vies : nous nous laissons édifier par leurs séismes.
L’immense partie de nos actions est constituée d’illusions, car nous sommes en réalité toujours dans la réaction à des forces contre lesquelles nous ne pouvons jamais rien.

Nous n’agissons que pour nous battre contre quelque chose. Contre des idées, contre une violence, contre autrui ou contre soi.

Le véritable fond de la nature humaine reste définitivement double, avec une partie innée constituée de « bon », et une autre acquise, dans laquelle s’accumule, au fur et à mesure que les années passent et que les renoncements gagnent du terrain sur les envies, toute une cargaison de quelque chose qu’il faut bien reconnaître comme étant de l’ordre du foncièrement « mauvais ».

La vie détient-t-elle à ce point le pouvoir de rendre les âmes pures plus mauvaises au final ?

Observe le comportement des gens entre eux avec clairvoyance, et plus jamais tu ne pourras être gentil ! Celui qui voit les fourberies, les mensonges et les véritables cicatrices qui se cachent derrière les apparences ne peut que finir dans la réserve et la méfiance. Être aimable, c’est avoir fait le choix conscient de passer l’éponge sur cette sinistre vérité, et faire comme si cela ne se voyait pas, comme si les ficelles n’étaient pas énormes, comme si les mensonges restaient invisibles pour mettre en évidence une nature humaine définitivement bonne et juste.

Je ne suis pas gentil. Ma gentillesse n’est que tristesse. Tristesse d’être le témoin impuissant de ce temps qui transforme les cœurs purs en petites fioles remplies d’aigreur. Tristesse de voir à quel point les mots les plus anodins et l’enthousiasme le plus spontané finissent par se gorger de venin, et à quel point l’écoute des autres vire le plus souvent au procès le plus injuste et intransigeant. Tristesse de voir à quel point la joie sincère dans les sourires finit par s’effacer derrière l’hypocrisie d’une compassion de circonstance, qui n’est en réalité qu’un reflet plus ou moins flatteur, plus ou moins implicite, de soi.

J’ai fait le choix non formulé de faire comme si cette tristesse ne faisait pas partie de mon regard. De faire comme si le bon côté des choses et des gens suffisait à me rendre invisible cette part d’ombre, si tragique et inéluctable, pour rendre systématiquement la victoire au temps.

Je ne vaux pas mieux que les autres. Moi aussi, j’alimente sans doute inconsciemment, chaque jour, cette nécessaire hypocrisie de la compassion. Pour me conformer à la manière de vivre des autres. Pour ne pas me couper d’eux. Pour jouer avec eux le jeu des mensonges et des stratagèmes, tout en taisant le secret espoir qu’un jour, ce jeu n’aura plus lieu d’être.

J’ai donc fait le choix de rester aimable avec les gens. Pour nous rendre la vie plus facile, plus supportable, pour faire en sorte que chaque instant ne puisse pas basculer dans la sauvagerie permanente. Pour respecter le choix des autres, le « devenir » des autres et pouvoir me frayer une survie viable parmi eux. Pour continuer d’aimer, le plus souvent en secret, cette part d’eux-mêmes qui relève de la grâce et de la bonté, de l’amour et de la bienveillance, de l’humour et de l’optimisme, et qui fait que, malgré tout, au-delà de tous leurs mensonges et éclats de voix qui sonnent faux, derrière leur attachante fragilité d’avoir fait ce choix de souffrir de tout ça ensemble et de manière si conforme et prévisible, perdure malgré tout une petite étincelle de gentillesse sincère et précieuse que l’on appelle l’insouciance.

Le reste d’une âme d’enfant à préserver.

J’ai fait le choix de faire en sorte de ne percevoir que cette flamme-là. De ne regarder que la part de lumière en chaque être, et de fermer les yeux sur le reste.

Mais cette façon de regarder les autres n’est donc pas le résultat d’une géniale et bienheureuse insouciance. J’ai eu tort de m’intéresser à la Connaissance. J’ai eu tort d’avoir voulu croquer dans la pomme moi aussi, d’avoir voulu comprendre les choses et les êtres au-delà de tout ce qui nous était permis de vivre tout simplement.

Celui qui croque la pomme de la connaissance renonce à son insouciance originelle. Lorsque tu découvres que le vrai prix de ta liberté ne consiste qu’à te laisser porter par les courants de l’enfer ou déployer les ailes de la paix bien haut au-dessus de cet enfer, il est trop tard. Tu fais déjà partie du jeu, et tu ne vis certainement pas sur la terre des dieux.

[Extrait de Un sens à tout ça]

15 May 2019

La souffrance n’est qu’une énergie d’amour immature.

Si l’amabilité consiste à se taire, alors elle n’est que blocage énergétique entre vous.

Là où il y a blocage, il y a souffrance ; et là où il y a souffrance, il y a séparation.

L’amabilité n’est alors qu’une forme d’empathie, qui n’est que bienveillance destinée à partager les souffrances d’autrui là où ces souffrances constituent pourtant la clé de son éclosion.

Si vous tentez d’aider un oisillon à sortir de sa coquille, ou un papillon de son cocon, il ne volera jamais.

La véritable bienveillance dont vous pouvez faire preuve vis-à-vis d’autrui consiste à devenir une source d’inspiration et d’évolution.

La souffrance n’est qu’une énergie d’amour immature.

Tout est question de temps.

[Extrait de Un sens à tout ça]

08 May 2019

L’inconscience mène à l’extinction.

La vie se charge de te rendre soit exploitable, soit mystique d’une certaine manière, mais à chacun de choisir son camp avec discernement :celui qui se rend exploitable, qu’il en ait conscience ou non, renonce, avant toute chose, à son propre pouvoir créateur, et cela au bénéfice d’autres âmes moins conscientes et moins louables ; et celui qui assume sa part mystique de soi accepte la responsabilité d’une cargaison précieuse et inconsciente qui lui aurait été confiée afin que sa vie tout entière puisse être le cargo qui la mène à bon port.

Devant cette évidence, l’être humain n’apparaît libre que de contribuer au toxique déversement d’une cargaison immature et malveillante par essence, ou d’œuvrer pour une cargaison qui lui demeure supérieure et donc bienveillante pour l’ensemble de la collectivité.

Chaque être humain demeure ainsi, pour l’ensemble de la collectivité, soit l’ouvrier inconscient d’une irréversible extinction, soit le germe d’une véritable mutation en devenir.

L’inconscience mène à l’extinction.

Voilà pourquoi il est fondamental de rester lucide quant aux agissements de chacun, et perspicace au regard des multiples mensonges et stratagèmes déployés pour ne avoir à affronter ce devoir de prise de conscience.

La naïveté consiste à ne spontanément considérer la nature humaine que sous son aspect positif et bienveillant, comme si le mal ne faisait pas partie de ses paramètres d’évolution les plus fondamentaux.

Or, le mal n’est qu’une forme d’ignorance. Il n’est que le signal d’un dysfonctionnement à résoudre.

Celui qui s’efforce d’être aimable a fait le choix de la patience de l’optimisme contre la paresse de l’ignorance.

La meilleure manière de contribuer à la lutte contre l’ignorance, c’est encore d’œuvrer dans l’ombre, dans l’anonymat, en secret et en silence.

Nul ne peut combattre l’ignorance autrement qu’en portant sa pierre à l’édifice de la connaissance ; mais en réaction à cette lutte, libre à chacun d’accueillir le bénéfice de cette connaissance et de se ranger ainsi parmi ceux qui cherchent à devenir les « bons », ou bien d’ignorer cette connaissance et se laisser corrompre par le mal qui ne cessera alors jamais de croître de sa propre ignorance.

Celui qui s’attaque à l’ignorance doit agir en guerrier.

Il doit être fort et lucide sur le fait que le poids de cette ignorance possède cet avantage terrible de pouvoir dresser des foules entières contre lui.

Préfère semer les graines de tes connaissances en cachette et dans l’anonymat plutôt que de courir le risque de voir ton travail ridiculisé par des ignorants. Fais confiance au temps. Laisse le temps arroser toutes ces graines que tu sèmes, et le hasard s’occupera du reste.

Tu sais bien qu’il n’y a pas de hasard, lorsque tout est utile !

[Extrait de Un sens à tout ça]

24 Apr 2019

Tout homme a un secret dissimulé tout au fond de lui.

L’artiste possède ainsi des qualités particulières que l’on trouve rarement chez les autres : l’inspiration, le génie, le talent, le don, la prédisposition, la vocation…

L’artiste possède en lui un chemin secret qui le relie tout droit au beau milieu des étoiles.

En ce qui me concerne, je ressens le besoin de révéler une autre manière de contempler le monde, au-delà des conventions habituelles et des jeux de rôles imposés par la société.

Nos personnalités sont tronquées. Là où nous prétendons être devenus des grandes personnes, dignes et matures, capables d’inventivité et de discernement, nous ne sommes pourtant que les petits soldats d’une pensée collective à laquelle nous nous raccrochons tous comme des naufragés à leur dernière bouée.

Ce besoin de créer m’apparait intuitivement comme le grand portail de ma destinée, qu’il n’appartient qu’à moi de réussir à franchir. Ce que je ressens, au plus profond de moi, c’est une nécessité de donner vie à l’ineffable, un besoin d’exprimer les sensations, les intuitions, les non-dits et les faux-semblants. Rendre l’évidence des choses, que ces dernières soient d’un premier abord séduisantes ou bien détestables, et le faire au-delà de la nécessité de les esthétiser, car esthétiser reviendrait à privilégier le beau sans en respecter le fond. Pour moi, ce qui importe, c’est avant tout l’authenticité des choses, avec leur part d’ombre tout comme leur part de lumière.

La quête de vérité devant le culte des illusions.

Tout homme a un secret dissimulé tout au fond de lui.
C’est ce trésor, qui me fascine. Non pas parce qu’il est beau, mais parce qu’il est caché. C’est ce que j’entends par « révéler ». Révéler ce qui existe en moi, mais surtout révéler ce qui coexiste en chacun de nous sur cette planète, au-delà de nos différences, de nos couleurs de peau, de nos modes de vie et des principes mêmes de nos civilisations. Car ce qui existe en moi n’est sans doute pas si différent de ce qui existe en chacun d’entre nous. Je suis intimement convaincu que nos singularités ne sont que d’effroyables méprises entretenues par de sordides apparences.

L’artiste dit se battre pour son individualité. Moi, je crois au contraire qu’il ne se bat que pour son universalité : une universalité qui se perd et qui s’oublie ; une universalité à mettre en lumière, à révéler et à préserver. Une universalité que seul l’artiste, justement, sait combien elle est précieuse et en péril.

Créer, c’est matérialiser l’invisible qui nous unit. Révéler la réalité universelle qui se cache au-delà de nos propres illusions.

[Extrait de Un sens à tout ça]

14 Mar 2019

Un sens à tout ça : vers une remise en question de nos égos

La spiritualité n’a pas sa place dans nos vies.
Elle est jugée inutile, et carrément déconnectée de la réalité.

Vous avez le sentiment que la vie vous pousse à revoir vos aspirations à la baisse, à renoncer à vos valeurs fondamentales, et donc à renier la personne que vous êtes au profit de différents rôles alimentaires qui vous seront dictés par les autres ?

Et si l’échec et à la réussite n’étaient que deux manières indifférentes de vivre une seule et même expérience ?

La souffrance prendrait alors un tout autre sens.
Elle deviendrait alors le témoin d’une ignorance : l’ignorance que le bonheur n’est pas l’absence de souffrance, mais tout simplement la fin des egos.
 

Un sens à tout ça est mon livre le plus courageux. Dans un monde dans lequel nos égos se battent pour remporter l'adhésion des autres et l'illusion du succès, dans lequel les notions de performance, de profits et de croissance sont les valeurs fondamentales des ambitions que nous caressons, j'ai voulu explorer une autre forme de réalité, invisible : celle de la conscience lorsque nous nous déconnectons de la présence des autres.

Un sens à tout ça est un livre philosophique, d'éveil à la spiritualité.
Il s'est construit sur une confrontation étrange, ou plutôt sur une évolution entre la personne que j'étais à l'âge de 20 ans (et à laquelle j'ai pu me reconnecter grâce à l'existence de divers carnets dans lesquels je consignais mes réflexions) et celui que je suis aujourd'hui, 25 ans plus tard, avec ce que j'ai appris de la vie et ma conviction que derrière chaque épreuve se cache une opportunité de grandir et de se libérer de nos inconsciences.

Ce livre ne vous apportera aucune réponse que celles dont vous êtes déjà absolument convaincu(e).
Mais s'il peut bousculer quelques convictions et laisser germer de nouvelles questions, alors c'est gagné ;-)


Je vous propose ici quelques extraits :

Sascha est l’un de vous, donc.

Parfois, comme lui, vous tarderez à transformer vos intuitions en actions. Vous pèserez le pour et le contre, de la même manière que vous avez appris à évaluer, avec la plus grande minutie, les pertes et profits du monde de chiffres dans lequel vous vous êtes vous-mêmes laissés engluer. Comme si cela pouvait avoir un sens, d’hésiter entre « être » ou « ne pas être ». Mais rassurez-vous, ce ne sont que les programmes que vous vous êtes mutuellement transmis les uns aux autres, qui vous ont à ce point éloigné(e) de votre véritable nature. Cela était nécessaire dans un premier temps. Et cela ne remet aucunement en question vos capacités à vous retrouver.

Cela fait partie de la plus grosse difficulté de votre apprentissage, de vous ouvrir à la conscience universelle que vous êtes. Devenir la totalité infinie et en pleine expansion, dans un plan de conscience où les illusions de la séparation et des limites règnent en maîtres, exige bien des incarnations pour en distinguer et maîtriser tous les aspects.

Mais vous aurez beau reculer devant l’obstacle, craindre l’incontournable métamorphose, vous isoler, et même, sûrement, caresser le secret espoir de pouvoir passer au travers, il arrivera toujours un moment où les programmes que vous vous laisserez implanter afficheront des contradictions suffisantes pour que vous puissiez vous reconnecter à nous.

Tôt ou tard. À travers la quête de sagesse, ou à travers l’épreuve de la souffrance.

Tôt ou tard, vous finirez par enfin vous réveiller pour vivre, au-delà des illusions créées par vos propres peurs, la plénitude absolue de toutes les révélations : une réalité dans laquelle nous sommes d’ores et déjà tous reliés et instantanément connectés.

-----

Je crois que les artistes disposent d’un accès privilégié à une autre manière de percevoir la réalité.

Leur rôle est de partager ce trésor avec les autres, et selon le succès rencontré ou pas, soit on les vénère pour ça, soit on les rejette complètement.

L’artiste ne bénéficie que de deux destins possibles : devenir célèbre, ou devenir un marginal. Réussir, ou bien demeurer un raté aux yeux des autres.

Accorder de l’importance au jugement des autres n’a de sens que pour prendre conscience de la manière dont on se juge soi-même.

J’ai très peur de devoir faire face à l’implacabilité de ce destin là, car je n’assume pas du tout le fait d’être différent. Dans cette différence, j’ai l’impression de me couper des autres, alors que moi, ce que je voudrais leur dire à tous, c’est que nous sommes pourtant tous pareils derrière nos croyances, nos fiertés et nos rôles, qui ne constituent alors que des mensonges destinés à nous dissimuler le fait que nous sommes tous reliés les uns aux autres.

Je ne sais pas si je disposerai un jour du courage nécessaire pour exprimer ça. Je ne sais pas du tout comment je m’y prendrai, et je ne sais déjà pas pourquoi je fais des études d’architecture alors que mon plus grand souhait serait de transmettre ce message là.

Je me sens encore trop vulnérable devant les autres.

-----

J’ai vingt ans, et je suis comme un petit enfant qui craint de se faire gronder de vouloir explorer un autre chemin que celui vers lequel le poussent ses parents.

Je suis absolument prisonnier de leurs croyances à eux, de leurs certitudes biaisées et de leurs jugements faciles concernant des tas de choses qu’ils ne connaissent pourtant même pas.

J’ai beau savoir qu’ils ont tort, qu’ils se trompent, qu’ils manquent de visibilité et sans doute d’ouverture d’esprit, leur incapacité à pouvoir entendre autre chose que ce qu’ils veulent entendre de la bouche de ceux qu’ils ont eux-mêmes engendrés m’oblige à prendre sur moi et me taire.

Chaque parent ne peut s’empêcher de transmettre ses propres peurs à ses enfants :la peur de l’argent, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur d’être jugé, la peur d’être rejeté ou humilié, la peur d’être trahi ou abandonné, la peur de l’injustice…

Toujours ces blessures indélébiles font de nos générations passées le poison bienveillant à partir duquel se développent nos propres peurs.

Sommes-nous les prisonniers de notre génétique ?

-----

Le fléau de notre monde, c’est le pouvoir. Non pas le pouvoir de l’argent, mais le pouvoir de restreindre les libertés individuelles en vue de réaliser encore et encore plus de profits.

Le seul obstacle à la liberté est en réalité l’ignorance.

Œuvrez pour éclairer les consciences de ceux qui détiennent le pouvoir de l’argent, et votre réalité entière en récoltera tous les bénéfices.

Ceux qui vous reprocheront d’être déconnectés de la réalité ne se rendent pas compte à quel point c’est leur « réalité » à eux qui est nocive pour l’avenir de l’humanité, et ce, à très court terme.

Déjà, les signaux se multiplient aux quatre coins de la planète tant la pollution de l’environnement s’intensifie et menace l’écosystème planétaire. Des espèces disparaissent, les terres sont stérilisées, les forêts et les fonds marins sont décimés, la chaine alimentaire entière est secouée, les eaux montent, des îles entières disparaissent, les courants océaniques se modifient, les dérèglements climatiques deviennent de plus en plus violents, et tous ces dominos tombent les uns à la suite des autres jusqu’à venir ébranler les plus profondes fondations de votre civilisation.

Choisissez votre camp avec discernement, et ne vous préoccupez pas des reproches ou des remontrances. Ce n’est pas parce qu’un troupeau tout entier se dirige dans une seule et même direction que ceux qui ont repéré les contours de l’abattoir sont ceux qui devraient obéir à ceux qui ne voient rien.

Être « déconnecté » du système, c’est la preuve que quelque chose en vous s’éveille à une conscience plus bienveillante et responsable de votre niveau de réalité.

-----------------

Version kindle :
https://www.amazon.fr/dp/B07PKJ5ZD8/

Version brochée :
https://www.amazon.fr/sens-à-tout-ça/dp/1798626608/

17 Feb 2019

Pourquoi vos livres ne sont disponibles que sur Amazon ?

On me pose souvent cette question :

Pourquoi vos livres ne sont disponibles que sur Amazon ?

 

1. Visibilité

2. Choix financier

3. Parce que les éditeurs sont à l'affût des livres qui émergent grâce à cette plateforme (numérique principalement) pour prendre la relève concernant le format papier… et collaborer ensuite de manière plus confiante avec des auteurs qui ont déjà réussi à conquérir un certain lectorat

 

J'explique le pourquoi de cette démarche dans mon livre enquête "L'autoédition pourquoi comment pour qui", qui est aussi un état des lieux de l'industrie du livre aujourd'hui.

 

Vous êtes CONTRE Amazon ?

Vous avez raison.

Moi, je suis POUR.

Et je vais vous expliquer pourquoi j'ai raison également.
 

Pour commencer, il faut savoir que tout le monde se soucie du sort des petits libraires qui souffrent de la concurrence "déloyale" du grand méchant Amazon.

Ces libraires touchent entre 35% et 40% du prix HT du livre, et tout le monde trouve cela normal car ils ont une structure à faire fonctionner et des salaires à faire rentrer.

Pas de souci. Je suis d'accord.

Là où je m'interroge sur les chiffres, c'est quand j'apprends que les auteurs ne touchent que 8% du prix HT du livre qu'ils ont écrit. (Et quand ils sont vraiment payés, une fois par an, sur la base de chiffres auxquels ils n'ont absolument aucun accès. Mais cela est un autre débat, on peut trouver des malhonnêtes dans tous les milieux.)
 

C'est un vrai tabou, ce partage des parts concernant le prix d'un livre…


On peut reprocher beaucoup de choses à Amazon.

On peut décider de les tenir responsables de tous les maux de la Terre.
Après tout, se positionner en victime, c'est vrai que ça a toujours contribué à résoudre les problèmes… (!!)


Mais on peut aussi leur reconnaître qu'ils nous changent vraiment la vie, et qu'ils sont très performants dans leur innovation sans limite.

"Oui mais, vous avez vu comme ils traitent leurs employés ?"

Moi non. Juste une question : on parle bien d'employés ? Pas de prisonniers ?

J'ai travaillé dans de petites entreprises jusqu'à une vingtaine de personnes. Croyez-moi, aucun journaliste ne parlait de nos conditions de travail. Et pourtant, le harcèlement, la pression, le non-respect des droits du travail, tout ça, c'était monnaie courante.

Entre le droit de recourir aux Prudhommes et la pratique, il y a toujours un grand écart.

J'ai accepté ce que je voulais bien accepter, et puis quand j'en ai eu "marre d'en avoir marre", je suis parti.

Beaucoup d'autres collègues ont fait pareil dans les quelques mois qui ont suivi, d'ailleurs.

Même si leur choix a été probablement TRÈS difficile parce que, vous savez quoi, malgré tous les problèmes rencontrés, tout n'était pas noir : nous avions aussi des tas d'avantages et de moments formidables que nous ne pouvions pas ignorer !!


Pour revenir à Amazon, donc :

Aujourd'hui, ce sont les seuls à donner une vraie opportunité viable aux "jeunes" (comprenez "nouveaux") auteurs, pour se faire connaître.

On y accède à de la visibilité, des lecteurs, et pour les plus brillants d'entre nous, à des éditeurs.

 

Car oui, vous avez bien lu. Tous les (grands) éditeurs repèrent aujourd'hui une bonne partie de leurs nouveaux auteurs sur Amazon bien plus que par l'intermédiaire des stagiaires chargés de trier les centaines de manuscrits qu'ils reçoivent.


Un chiffre pas anodin du tout : un premier roman se vend en moyenne à 500 exemplaires.

Vous rendez-vous compte du risque à prendre pour un éditeur ?

Vous en connaissez beaucoup, vous, des entreprises capables de miser sur un produit qui va leur coûter plus cher que ce qu'il va leur rapporter ?

Moi non.

Un éditeur, même s'il adooooore les livres, il a un comptable à qui rendre des comptes. Et derrière lui, une pérennité à assurer.

 

Rien que sur Amazon, mon premier roman "Vivement l'amour" s'était écoulé à plus de 1700 exemplaires. Dont plusieurs centaines en gratuit, parce que j'avais besoin de me faire connaître (ce qui est une connerie sur le long terme, entre nous soit dit, car lorsque quelque chose est gratuit, tout le monde veut bien le prendre, mais pas forcément avec le temps ou le besoin derrière pour le consommer !)

 

Voilà.

Chacun a le choix.

Aider les petits libraires, ou aider les petits auteurs, telle est la question...

Humainement, combien vaut un libraire par rapport à un auteur ?

16 Feb 2019

Prendre conscience de nos propres blocages

#conscience #hypersensible #empathie #narcissisme #blessures_fondamentales #abandon


Connaissez-vous les 5 blessures de l'âme et les 5 masques qui en résultent au niveau de la personnalité ?

Ces 5 blessures ont été mises en lumière par le psychiatre américain John Pierrakos, puis reprises à plus grande échelle par Lise Bourbeau.

Je les retiens avec ce moyen mnémotechnique que je partage ici avec vous, en me référant au mot "Trahison", car les 5 premières lettres de ce mot correspondent aux 5 premières lettres de ces 5 blessures :

- Trahison

- Rejet

- Abandon 

- Humiliation

- Injustice 


À chacune de ces blessures correspond une réaction inconsciente, un peu comme un programme qui prend les commandes de notre mental lorsque nous nous retrouvons devant des situations qui ravivent les traumatismes engendrés par ces blessures (qui remontent à notre petite enfance) :

- La trahison engendre le masque du contrôlant

- Le rejet engendre le masque du fuyant

- l'abandon engendre le masque du dépendant

- l'humiliation engendre le masque du masochiste

- l'injustice engendre le masque du rigide


De même que nous partageons TOUS les mêmes besoins fondamentaux pour nous sentir bien, nous partageons TOUS également ces 5 blessures, avec souvent une ou deux d'entre elles qui suffisent à tirer les ficelles de la quasi-majorité de nos réactions… et de nos choix.

Quelle est selon vous la ou les blessure(s) qui vous "caractérisent" le plus ?

 

Pour ma part, je me demande si la blessure d'abandon n'est pas celle qui caractérise le plus les "empathes"…

Car cette blessure engendre, de mon point de vue, l'hypersensibilité, la quête d'amour et de tendresse, le besoin de plaire (quitte à renier ses propres valeurs), d'aider ou de "sauver" les autres parce que c'est toujours plus facile d'aider les autres que soi-même, et donc une forme de dépendance affective qui en résulte.

On parle d'ailleurs souvent du couple Empathe / Narcissique.

Et ce n'est pas un hasard.


La vie m'apprend chaque jour à quel point les gens que nous croisons sur notre chemin sont des miroirs pour ce que nous refusons de voir et reconnaître en nous.

J'ai toujours fonctionné en rôle de "sauveur" vis-à-vis des autres, au point d'induire par exemple une vraie dépendance affective de la part de certaines personnes (et plus particulièrement d'une personne avec qui j'ai vécu pendant longtemps).

Lorsque j'ai pris conscience que je m'épuisais dans ce rôle-là, et que je ne m'aimais pas moi-même à travers toute cette bienveillance que je lui accordais, après des années de lutte pour "sauver" ce qui "méritait" d'être sauvé, j'ai fait le choix de me retirer de cette relation qui me "pompait" toute mon énergie vitale, au point d'en avoir d'inquiétants problèmes de santé.


À ce moment-là, je me suis aperçu que cette personne que j'avais le plus aimée était capable de voir en moi un "pervers narcissique".

J'étais estomaqué, et très en colère devant ses colères sans cesse grandissantes.

En bon "empathe", j'ai tout essayé pour apaiser les choses.

Je ne supporte pas le conflit.

(Ou plutôt, je n'avais pas encore compris son utilité pour nos prises de conscience les plus difficiles nous concernant.)


Je me suis senti trahi et rejeté par tous ceux qui ont fait le choix de l'écouter sans me laisser le droit d'expliquer mon point de vue, victime d'injustice et de calomnies, et profondément impuissant devant ces jugements des autres qui se ralliaient si facilement à celle qui ne cessait de pleurer sur son sort malgré toute la bienveillance que j'essayais pourtant de lui apporter.


Et pour le coup, à travers toutes ces épreuves, j'ai appris une chose fondamentale :

La violence des autres est sans doute égale à la violence que l'on s'inflige à soi-même.

Tout ça n'est que le reflet de ce que l'on ne veut pas percevoir en soi.

 

Bref. Empathe, narcissique, tout ça, ce ne sont que des étiquettes subjectives, et ce qui est important, c'est de ne pas s'enfermer dans un rôle ou un autre.

Car les rôles relèvent de l'égo.

L'égo, c'est la protection que l'on met entre les autres et l'âme que nous sommes dans notre perception de la réalité… et qui n'est ni plus ni moins qu'une illusion de séparation.



Nous sommes tous reliés et avons tout à apprendre les uns des autres.

Pour commencer, il faut lâcher les notions de force, de caractère, de raison, d'intelligence, de cause, de conséquence, de qui a commencé quoi, de qui est victime et qui est bourreau, qui est sauveur et qui est victime, et s'élever au-dessus de tout ça.


Cela fait plus de vingt-cinq ans que j'explore qui je suis et comment je m'adapte aux autres (principalement à travers l'écriture), et que j'essaie de tirer un enseignement positif de tout ce que je suis amené à vivre.


J'ai beaucoup souffert. Comme tout le monde.

Nous avons tous notre fardeau.

Mais le secret du bonheur, c'est de comprendre qu'il est juste sous nos yeux, juste de l'autre côté de notre manière de percevoir les choses.


La souffrance est juste le témoin d'une énergie de croissance qui reste bloquée dans notre évolution de conscience.


Alors bonne chance à tous !

Et vive les "empathes" qui oseront regarder la manière dont ils sont peut-être les "pervers narcissiques"…
… d'eux-mêmes ;-)


-----------------
Pour approfondir à travers la lecture de mes livres :
-> L'envers de nos vies
-> Sourire aux coqs, pardonner aux ânes, et rester zèbre
-> Vers une réussite consciente
-> Déblocages

 

18 Jan 2019

Le libraire, l'éditeur, l'écrivain et le grand méchant loup

Il était une fois un libraire qui était passionné de littérature.

Dans sa librairie, il aimait faire découvrir à ses clients les chefs d’œuvre qui l’avaient le plus marqué. Il y en avait des insolites, avec des histoires au prime abord banales mais qui finissaient de façon totalement improbable ; il y en avait des poétiques, qui étaient parvenus à retranscrire l’essence de quelques brefs instants de vie comme un fabricant de parfum aurait réussi à reproduire les phéromones de l’extase ; il y en avait des géniaux, qui offraient plusieurs degrés de lecture ; il y en avait des mystérieux, des rigolos, des terrifiants, des clairvoyants…

Tous avaient réussi à capter quelque chose de la vie. Parfois des émotions aussi fortes que l’amour et la peur, et parfois de simples parcelles de bonheur.

(Et celles et ceux qui ont un peu goûté à l’amertume des années qui passent savent ô trop combien le bonheur est éphémère, et parfois même insaisissable.)

 

Il était heureux, ce libraire, tant qu’il vendait ses livres.

Il était heureux de pouvoir en vivre, et il était surtout heureux de pouvoir vivre du bonheur qu’il partageait avec les gens.

 

Et puis, petit à petit, les mœurs ont évolué.

Internet a fait son apparition, les écrans ont fait leur révolution.

Et ces gens qui aimaient tant lire, finalement, finirent par de moins en moins lire.

Voire même ne plus lire du tout.

 

Le libraire ne pouvait pas en vouloir aux gens.

Alors il décréta que son manque à gagner incombait au grand méchant Amazon.

C’est vrai, ça. Amazon vend tout, il piétine tout, il offre tous les services contre lesquels on ne peut pas concurrencer.

La mort des libraires, c’est le grand méchant Amazon, qui en est responsable.

C’est ce qui se dit. C’est ce qui se répète. C’est ce qui devient politiquement correct de penser.

En plus, Amazon ne paie pas ses impôts. Alors si Amazon ne paie pas ses impôts, vous rendez-vous compte ? Comme personne ne peut taper sur ceux qui font (mal) les lois, il faut bien qu’Amazon assume un rôle de hors-la-loi !

 

Il n’empêche que, Amazon ou pas Amazon, le fait est que les gens ne veulent plus lire.

Ils veulent du rapide, ils veulent de l’image, ils veulent du sans effort, et si possible du directement consommable au niveau émotionnel, sans avoir à se servir de leur cerveau fatigué, bombardé du matin au soir d’ondes diverses et variées, WiFi, G4, bientôt G5, etc., pour faire office de filtre ou d'interprète.

 

Mais à quelques pas de la librairie, vit un écrivain.
Il est heureux, un éditeur vient de lui proposer un contrat pour son premier roman. Il touchera 8% de droits d’auteur sur le prix HT du livre.

L’éditeur l’a déjà prévenu : « Vous savez, ne vous attendez pas à un carton ! En moyenne, un premier roman se vend à 600 exemplaires, de nos jours. Alors, pour les revenus, évidemment, ça n’ira pas bien loin. 8% sur 18.10€ HT, ça vous fera 1.45€ de royalties par bouquin. Si nous parvenons à écouler 500 exemplaires, ça vous fera 868.80€. Évidemment, tout le monde sait que l’on n’écrit pas pour l’argent, pas vrai ? »

L’écrivain s’est senti un peu frustré, un peu exploité, un peu volé, mais après tout, est-ce qu’il a le choix ?

Bon, d’accord, le libraire, lui, sur son bouquin, il touchera 40% des droits, soit 7,24€…

Son éditeur touchera 25% des droits, soit 4,52€…

Ensuite, il y aura l’imprimeur, le distributeur…

Après tout, il faut bien que tous ces gens vivent.

Ils ont une structure, des frais, des cotisations à payer…

 

Hum.

Que eux gagnent de l’argent de ces livres publiés, tout le monde s'accorde à trouver cela normal.

Mais pour l’écrivain, bon sang, sérieusement, que ce serait indécent !

Depuis quand les artistes devraient-ils vivre de leur talent ?!

Et là, l'écrivain, il a quand même l'impression que quelque chose ne tourne pas très rond dans ce monde pas très juste.

 

Quelques jours passent, et puis l’écrivain (qui hésite encore à renvoyer son contrat signé à son éditeur parce que le "succès" estimé lui a fichu un gros coup au moral), il entend parler d’Amazon, et de ce que Amazon propose aux auteurs qui choisissent de s’éditer directement sur sa plateforme Kindle Direct Publishing.

70% de royalties, mais à condition que l’auteur fasse tout lui-même. Qu’il endosse le rôle de l’éditeur, et donc qu’il prenne en charge le coût des corrections, le graphisme de sa couverture, la promo de son livre…

Ah oui ?

C’est du boulot, tout de même ! Et puis, éditeur, c'est un vrai métier ! Un écrivain qui s'improviserait éditeur ne s'aventurerait-il pas sur des terres un peu inconnues ?

Mais…
Combien, vous avez dit, au juste ? 70% ?!

 

Voyons, voyons… Combien d’exemplaires papier faut-il écouler pour toucher l’équivalent de ce que l’éditeur lui a fait miroiter ?

Étant donné le nombre de pages du livre, une marge de 5€ par bouquin imprimé est parfaitement envisageable, chez Amazon.

868,80€, ça exigerait donc de vendre 174 livres. Et non plus 500 comme s'y attend l'éditeur.

En plus, la solution est écolo : Amazon imprime à la demande, dès qu’un acheteur commande le livre. Zéro stock, zéro gâchis, zéro papier pour la destuction des invendus.

On est loin des chiffres tabous de l’édition traditionnelle, avec 1 livre sur 4 qui finit au pilon, soit 142 millions de livres par an… (Hic !)

 

Hum.

 

Et avec ça, sur Amazon, on peut aussi vendre des exemplaires numériques.

À 2,99€ le prix de vente de l'ebook, on touche à peu près 1,90€ de royalties.

Et l’avantage, contrairement à ce qui se passe chez les libraires qui ont besoin de faire de la place pour tous les nouveaux bouquins qui arrivent chaque mois, les livres qui sont publiés sur Amazon disposent de tout leur temps pour gagner en visibilité.

En gros, cela signifie que les royalties, elles, elles ne sont pas limitées dans le temps par une durée de vie promise au pilon…

 

Oui, c’est donc vrai. Amazon tue les libraires, et Amazon tue aussi les éditeurs.

Enfin non. Amazon tue les PETITS libraires et les PETITS éditeurs.
En fait, nous sommes juste dans un monde où les gros font de l’ombre aux petits, et où les multinationales dérangent les gros tout en écrasant carrément les petites structures et les indépendants.

Et ça, ce n’est pas la faute des multinationales ou des gros, mais bel et bien du système et des politiciens qui ne se donnent pas les moyens de contrer ça.

Le capitalisme, c’est le pouvoir donné à ceux qui gagnent le plus d’argent.

C’est comme ça. Tout le monde y participe, tout le monde veut y jouer, mais dès lors qu'on ne se situe pas en haut de l'échelle, on crie au scandale, on crie à l'injustice, on manifeste, on se plaint, on rédige des pétitions et on pleurniche, et en fait, si on y réfléchit bien, on fait juste preuve d'une sacrée mauvause foi de mauvais perdant au grand jeu du capitalisme roi.

 

Alors du coup, cela permet d'élargir un tout petit peu le débat.

Et si l’on se place deux minutes dans la peau de l’écrivain qui aimerait bien obtenir un minimum de pouvoir d’achat dans sa vie de tous les jours, tout simplement en pouvant exercer ce qui lui paraît le plus important pour lui, si l'on accepte d'entendre le fait qu'il trouve juste normal de pouvoir bénéficier d'une vraie compensation, lui aussi, en échange du gros travail fourni pour le bouquin qu’il a écrit, on comprendra aisément pourquoi Amazon lui paraît être un bon partenaire.

Bien sûr, l'écrivain prendrait le risque de se heurter aux pensées conventionnelles, notamment vis-à-vis de ceux qui pensent qu'il faut avoir été sélectionné (couronné) par un éditeur pour bénéficier du tittre d'écrivain. Car bon sang, Amazon n'est pas un éditeur ! Permettre à n'importe qui de publier n'importe quoi, ce n'est pas ça, la littérature, non ?

Si l'écrivain jouait cartes sur table pour expliquer le pourquoi du comment de son choix de faire d'Amazon son premier partenaire, il prendrait le risque d'être également perçu, de la part des petits éditeurs, comme un agitateur malvenu dans un système fragilisé par la conjoncture, voire même comme un dangereux rebelle contre l'édition…

Et pourtant, qui a dit qu'auto-édition était synonyme d'anti-édition ? Tous les grands éditeurs, aujourd'hui, ne vont-ils pas chercher leurs nouveaux auteurs parmi les succès de l'auto-édition sur Amazon ?

Lorsqu'ils téléchargent leur ebook au format kindle, ne le font-ils pas depuis leur compte client chez le grand méchant loup, eux aussi ?

 

Alors l'écrivain, finalement, lorsqu'il utilise l'outil Amazon, n'est finalement pas si différent de l'éditeur qui cherche à péréniser son activité en dénichant de nouveaux auteurs prometteurs.

Derrière sa liberté assumée et ses petits revenus confidentiels qui attendent qu'un de ses prochains livres publiés se fraye un passage vers un peu plus de visibilité, au fond de lui, l'écrivain auto-édité n'espère qu'une seule chose : pouvoir un jour concrétiser avec un éditeur digne de ce nom, un vrai, qui soit capable d’entendre la raison de sa démarche, le soutenir parce qu’il peut mesurer à quel point l’écrivain a tout un monde fascinant à partager avec ses lecteurs, ainsi qu’un véritable besoin d’écrire… et le promouvoir dans des sphères auxquelles seuls les professionnels du livre papier ont réellement accès.

Peu importe les 8% du contrat, si l'éditeur parvenait à faire de son livre un best-seller, où serait le problème ?

 

En fait, le système est mal fait. Pour équilibrer davantage les choses, il faudrait que l'éditeur touche un pourcentage de plus en plus grand au fur et à mesure que le succès du livre grandit grâce à lui, et que l'auteur, inversement, accepte de toucher un pourcentage moins élevé au fur et à mesure que le nombre de ventes explose. Mais que cela parte d'une base bien plus juste au départ.

D'un point de vue purement administratif, cela exigerait du système qu'il parvienne à taxer correctement les multinationales, afin que les recettes fiscales engrangées puissent permettre de soutenir réellement les structures plus fragiles, avec ,au bout de la chaîne de l'industrie du livre, les écrivains dont on considère que le travail ne mérite pas salaire.

 

Donc le grand méchant loup devrait effectivement payer les impôts qu'il doit, et si le fait qu'il ne les paie pas est réellement le résultat d'un montage financier légal, alors que les grands méchants législateurs élus par le peuple pour représenter et défendre les intérêts du peuple effectuent leur travail avec plus de justice et moins de laxisme, et l'ensemble de la chaîne du livre (et donc la littérature) s'en portera que mieux.

 

Au fait, entre nous, la littérature, c’est bien une affaire de nécessité, non ?

Alors pourquoi les gens perdent-ils à ce point le sens de l'essentiel ?

Moins de dix personnes auront probablement lu ce texte que j'aurai partagé sur les réseaux.

C'est navrant.

D'autant plus navrant que je pourrais facilement imaginer que si je continue à trop tarder à le terminer, moins de dix personnes liront mon prochain roman.

 

Mais comme on l'a déjà dit plus haut, il est de bon ton de dire tout haut que la littérature ne se nourrit pas de scores et de royalties, et donc pas du nombre de lecteurs et des pourcentages de droits d'auteurs.

Le véritable écrivain se situe bien au-dessus de tout cela, pas vrai ?

Oui, c'est pas faux. (!)

Le véritable écrivain fait de la littérature parce qu'il n'y a rien de plus noble, de plus authentique, de plus vulnérable et de plus humain que de devoir s'atteler à la saine exploration de l'universalité humaine.

Un peu comme s'il prenait le droit de dire à sa manière que le libraire, l'éditeur, l'écrivain et le grand méchant loup, tous ces gens là, au final, ils sont bien tous un peu pareils, et s'ils prenaient le temps de s'écouter sans chercher à se juger, se jalouser, s'exploiter et s'en vouloir les uns et les autres, il y aurait sans doute un peu plus de bonheur et de paix dans un meilleur monde possible que la littérature n'aurait pas encore réussi à totalement imaginer.

 

------
Info chiffres pilon, source Nouvelobs.com :
http://www.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/41838-culture-economie-edition-livre-quatre-pilon-millions.html

 

11 Sep 2018

Ma préface pour le livre de Florence Samson

La vie, vous la désirez avec, ou sans violence ?

La violence est partout. On nous la bombarde du matin au soir, et même pendant la nuit, pour peu que nous ayons l’idée saugrenue de vouloir lui échapper dans des rêves dans lesquels elle ne serait pas conviée.

On nous la raconte, on nous l’explique, on nous la communique : j’entends par ce terme le fait qu’on nous la transmette. Comme une dose létale. Comme un venin, un poison, un de ces ingrédients dont on sait à quel point il est malsain, mais auquel on ne pourra pas échapper.

Au cours du XXème siècle, le monde n’a cessé de nous montrer à quel point l’Humanité avait franchi des points de non retour dans la violence. Les armes de destruction ont désormais atteint des niveaux d’inconscience qui suffiraient à rayer de la carte un pays comme la France, d’une seule et même bombe.

 

L’être humain est-il définitivement mauvais, destructeur, inconscient ?

Irresponsable ?

Indigne de cette si belle planète qui est pourtant la sienne ?

 

Ce livre de Florence Samson explore la réalité de la violence sous toutes ses formes, à l’échelle collective, mais aussi à l’échelle individuelle. Car c’est bel et bien là que le bât blesse : la violence apparaît dès que l’être humain estime devoir défendre sa manière de percevoir les choses contre celle d’un autre.

La violence n’est donc qu’une confrontation de deux points de vue qui ne s’écouteront pas, qui ont fait le choix de détenir une légitimité qui serait supérieure à celle de l’autre ; ou, plus rarement, d’une volonté très déterminée de l’un de prendre le pouvoir, imposer ses croyances, ses convictions, ses aveuglements et ses manières de vivre et de penser, sur l’autre.

La violence n’a donc pas besoin de deux adversaires qui l’alimenteraient tour à tour pour exister. Elle peut être à sens unique. Comme c’est le cas par exemple pour le terrorisme. Elle n’existe que là où peut exister un rapport énergétique dans lequel l’un jouera son rôle de bourreau, et l’autre, son rôle de victime.

La violence naît du refus de dialoguer, et donc du refus de considérer l’autre comme ayant des besoins fondamentaux et UNIVERSELS qui peuvent pourtant se compter sur les doigts d’une seule et même main :

un besoin de survie

un besoin de sécurité

un besoin d’aimer et d’être aimé

un besoin d’estime et de se sentir utile aux autres

et un besoin d’épanouissement, qui implique la soif d’apprendre et de comprendre, et donc de développer des aptitudes qui partiraient parfois d’un niveau d’ « incompétence inconsciente » pour atteindre celui de « compétence inconsciente » (automatique).

 

La violence est la représentation de la supériorité du renoncement sur l’optimisme.

De la peur sur l’ouverture.

D’une perception de « l’autre » comme étant une partie détachée et hostile à soi… contre une autre perception des choses qui nous permettrait de considérer justement ces « autres » comme étant des semblables, ou tout simplement comme d’autres versions de l’humanité que nous sommes au plus profond de nous.

 

La violence est donc la victoire de la notion de « différence » sur  celle d’ « universalité ».

 

Mais cette violence est-elle pour autant une fatalité ?

N’est-elle pas le choix, conscient ou inconscient, convaincu ou involontaire, que cette valeur abstraite qui est la notion de « différence », devrait rester supérieure à celle du sentiment d’appartenance à une seule et même espèce humaine et planétaire ?

Cette violence peut-elle disparaître dans une société dans laquelle le culte de l’image et la mise en avant des égos passera toujours devant l’exploration de ce qui nous rassemble ?

 

L’être humain disposera toujours de son libre-arbitre devant la possibilité d’un avenir avec, ou d’un avenir SANS violence. Mais comme l’explore Florence Samson dans ce livre, la paix ne peut naître que là où l’être humain aura été capable de l’instaurer d’abord à l’intérieur de lui-même.

Nous sommes comme les cellules vivantes d’un seul et même organisme collectif.

L’humanisme est notre seule chance de salut, notre seule manière de comprendre ce en quoi nous sommes des êtres complémentaires, et non des êtres destinés à perpétuellement lutter dans l’adversité.

Cet humanisme ne peut naître que de ce qui nous rassemble, et non de ce qui nous divise.

Cela signifie encourager les langages universels contre ceux qui entretiennent toute idée de communauté. Le poids des mots que nous choisissons restera toujours inférieur aux émotions et aux rêves que nous serons capables de réveiller et partager avec les autres.

La musique, les arts, le dessin, l’architecture, la littérature, le cinéma, la nature, la danse, la cuisine… tout ce qui ressuscite l’émerveillement et la joie de se sentir vivant, dans ce monde qui ne cesse de perdre de son humanité, à force de focaliser sur des objectifs d’efficacité et de croissance, est à mettre en avant.

La culture n’est pas la cinquième roue du carrosse de notre humanité. Elle en est au contraire l’essence même.

L’être humain ne cultive pas du vent, lorsqu’il dresse des ponts entre différentes manières de percevoir le monde ! Il cultive ce qu’il y a de plus précieux chez lui : son humanité.

Et donc, son besoin universel… de PAIX.

Vivre avec ou sans violence, cela restera toujours un choix.

Un choix planétaire, un choix politique, un choix économique, un choix humain… mais qui ne pourra jamais aller bien loin tant qu’il ne développera pas ses racines tout en bas de l’échelle individuelle.

Encourageons tout ce qui rassemble plutôt que ce qui divise. Encourageons le bonheur de vivre les mêmes heures, la richesse d’avoir des sentiments, les plaisirs indicibles de nos plus beaux émerveillements ! Et commençons aussi par encourager l’autodérision contre l’humour qui se moque : car là où un être humain est capable de rire de ses propres défauts, il ouvre une porte sur une des meilleures armes de la paix : l’empathie.

 

Je formule le souhait que ce livre réveille des questionnements, et permette de tirer les dés d’une Humanité plus consciente, plus optimiste, plus créatrice, et plus spirituelle.

L’auteure a cette humilité rare de reconnaître qu’elle ne détient pas la vérité. Mais elle explore. Elle montre et suggère, avec ses points de vue à elle qui ne seront pas forcément toujours les vôtres.

Avec ou sans violence, ça commence déjà par là, là où les livres resteront toujours parmi les plus grands trésors de l’être humain : une autre manière de percevoir, d’explorer, de comprendre, et donc de contribuer au souffle du monde.

 

Florence Samson a fait le choix de la paix.

C’est le choix que je fais également.

Plus qu’un rêve, plus qu’une utopie, la paix constitue l’un de nos plus beaux avenirs possibles.

Libre à chacun de se positionner, en pleine conscience, de quel côté il souhaite œuvrer pour le monde d’aujourd’hui, le monde de demain, et le futur d’une humanité devant son impératif et imminent besoin… de se réveiller.

 

------------------------------
Avec ou sans violence, Florence Samson
Livre à découvrir aux éditions L'Harmattan :
https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=60552

track