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05 Apr 2018

Éloge de la bienveillance

Lorsque j'ai pris conscience de véritable potentiel d'internet pour permettre de tous nous reconnecter à quelque chose de plus vrai que les rôles étriqués que nous nous donnons dans les petits casiers bien étiquetés de la société, c'était en 1997, à l'école d'archi, dans un cours optionnel qui était le seul à me captiver, tellement les autres faisaient redondance avec ceux que j'avais déjà suivi dans une autre école, et tellement l'enseignement de l'architecture virait à l'endoctrinement.

Je me souviens avoir eu des frissons d'excitation à l'écoute de ce cours magistral en petit comité, et m'être dit en moi-même : "Enfin !"

 

Pourquoi "enfin" ?

 

Aujourd'hui, lorsque j'entends des personnes récalcitrantes argumenter fièrement leur liberté de penser en se déconnectant d'internet, pour se fier aux doses de peurs quotidiennes des informations officielles, ou dire encore qu'on ne partage que des conneries sur Facebook, que les gens ont besoin de se la raconter, de partager des photos de leur nombril ou de ce qu'ils se sont fait à bouffer (cf. mon post clin d'œil d'hier), je voudrais dire qu'Internet est sans doute une des révolutions majeures de toute l'humanité, et sans doute la plus fondamentale depuis l'imprimerie de Gutenberg.

Pourquoi ?

Parce que l'ignorance est la pire des calamités de l'être humain.

Nous ne sommes que de petites consciences d'un grand tout auquel l'éducation ne cherche qu'à imposer ses réponses et limiter les questions.

Or, on ne progresse pas dans les réponses. Seules les questions permettent de pousser les portes de la compréhension.

Se satisfaire de réponses et se persuader que bah, ça y est, c'est fini, je suis majeur(e), j'ai eu mes diplômes, je me suis trouvé un boulot, je n'ai plus rien à apprendre du monde… et c'est le premier pas sur un raccourci qui mène tout droit vers l'abrutissement.

 

Donc je suis un fervent défenseur d'Internet.

Je le vois comme une possibilité de matérialisation de l'inconscient collectif, cette conscience invisible et supérieure qui fait de nous tous sans exception des petites parties d'un énorme système qui n'a cessé de nous réduire au niveau de notre libre-arbitre.

Cet inconscient peut être la poubelle de nos inconsciences.

Il peut être au contraire la première porte à pousser vers la révélation de quelque chose de bien plus grand.

 

Mon roman Vivement l'amour traitait de la quête d'identité… qui ne trouve sa raison d'être que dans l'amour que nous sommes.

Sleep Zone parle de la conscience comme entité multidimensionnelle… dont le mental n'est qu'un angle de vue extrêmement restreint.

J'écris ces romans comme on explorerait des territoires inconnus. Et c'est le cas. Ce n'est qu'à force de travailler la "matière" de cet imaginaire, couche après couche, que je parviens à en faire tomber une de nos plus solides illusions. Notre imaginaire n'est pas un petit plus dans la réalité : c'est le contraire.

L'imaginaire est le berceau de la conscience. Non seulement il la comprend, mais c'est lui qui la porte dans son processus d'évolution.

 

Depuis 2006, j'ai appris grâce à internet à exprimer une part de moi qu'il était difficile d'exprimer là où nous passons la majeure partie de nos journées : au travail.

Dans un monde dans lequel le devoir de conformité l'emporte sur l'opportunité de la différence, et où le devoir de croissance l'emporte sur le droit d'exister, j'ai fait le choix de partager ma perception du monde pour la confronter au regard des autres… avant de m'apercevoir qu'au final, cette perception du monde, nous sommes finalement une grande majorité de gens à la taire, de gré ou de force.

Les enjeux sous le poids desquels nous courbons l'échine s'imposent à nous sous forme de "responsabilités".

Mais combien de fausses "responsabilités" à faire tomber, parmi le grand royaume de nos illusions collectives ?

J'écris des livres dans le but parfois naïf, mais j'en suis persuadé, profondément humain, de percevoir la réalité au-delà de ces illusions.

 

Aujourd'hui, après un cycle de 12 années d'activité sur Internet, je suis fier d'avoir fait ma part du colibri, pour ouvrir des portes vers un inconscient collectif en pleine mutation.

J'ai eu deux blogs d'écriture,
un blog généraliste sur les nouvelles tendances et nouveaux paradigmes,
quelques livres publiés,
un blog consacré aux talents de l'édition indépendante,
une activité assez soutenue sur les réseaux sociaux,
j'ai accompagné en parallèle le développement conceptuel de deux startups,
j'ai exploré des pistes, à mes frais, au sens où j'en ai parfois fait les frais,
mais de toute cette aventure, je ne retiendrai que l'immense satisfaction d'avoir été là où j'avais besoin d'être :

Au cœur du changement.

Lisez beaucoup, soyez vrai, et ne vous accrochez pas à sans cesse avoir raison.
La raison n'est que la représentation de votre propre manière de percevoir les choses.

Seule la bienveillance nous rassemble.