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29 Mar 2018

Charlie Bregman serait-il un fake ?

Nous vivons dans une société dans laquelle on n'est rien si l'on ne se montre pas rapide, efficace, et réactif. Dans cette société, l'importance de la réflexion (en tant qu'étude des conséquences probables de chacun de nos choix) et le devoir de responsabilité (vis-à-vis de l'impact que nous pouvons avoir sur les autres) sont relégués au rang de trouble-fêtes qui ne seraient que des obstacles aux notions de productivité, de croissance et de performance.
Donc de succès.

Cette manière d'appréhender le succès ne me correspond pas.
Si le succès, c'est de devoir sans cesse montrer sa réactivité à résoudre des problèmes que l'on n'aurait pas eus si l'on avait pris le temps de les considérer dès le départ, alors ce succès là n'est pour moi qu'une illusion de succès.

Pourquoi j'écris ça ?

Il y a trois ans, le nom de "Charlie Bregman" bénéficiait malgré moi d'une assez bonne notoriété dans le petit microcosme des auteurs indépendants. Or, depuis deux ans, ce même Charlie Bregman (mais bon sang, de qui parle-t-il ?!) n'a rien publié de nouveau. On peut donc s'interroger légitimement sur l'authenticité de ce monsieur en tant qu'auteur sérieux, écrivain potentiel, ou écrivain tout court.

Charlie Bregman ne serait-il donc pas un fake ?
oO

Faisons un bilan : ce monsieur a publié 3 guides qui concernent l'autoédition.
O.K., ce doit être un extrémiste contre les éditeurs. En plus, il a osé écrire des choses un peu rugueuses au sujet de l'élitisme littéraire, de la réticence hypocrite des libraires à présenter des livres d'indés sur leurs étagères, ou encore du tabou absolu que constitue le pilon. C'est un auteur dangereux dont on doit se méfier !

Il a publié un roman. Un seul, et c'était en 2012. Vivement l'amour… Tu parles, un livre qui mélange les genres au point que personne ne saurait dans quelle catégorie le ranger (jeunesse ? humour ? roman initiatique ? littérature générale ? spiritualité ? Bordel ! Un auteur ne peut donc pas faire l'effort d'un minimum de clarté ?)
Depuis, un deuxième roman est annoncé, avec des reports incessants qui font qu'on peut vraiment se demander s'il existe vraiment. Sleep zone. Un livre sur le sommeil. Manifestement, cet auteur s'est endormi sur le manuscrit !

En 2014, il entame une série de développement personnel, qu'il stoppe au deuxième volet parce que personne ne s'y intéresse… (Un écrivain écrit-il pour constituer une œuvre cohérente, ou bien pour trouver de la reconnaissance ? Non mais franchement ?!)

Fin 2015, il publie un recueil de nouvelles. Franchement, qui lit encore des nouvelles, en France, aujourd'hui ? Il n'est pas un peu à côté de la plaque, le Bregman ?
Vendu comme une exploration du corps émotionnel comme étant un moyen de mesurer la distance qui nous sépare de la paix en soi. Lol. Encore un ouvrage inclassable. Cet auteur est un marginal, c'est évident !

Et depuis… Ben…
Silence radio, le Bregman.

Du moins concernant les livres publiés. Car sur les réseaux sociaux, on le voit survivre à sa manière, à partager sur au moins 4 pages différentes des posts qui se veulent "positifs" ou "encourageant à une manière plus consciente et positive de percevoir la réalité", parler aussi de temps en temps de ses difficultés à mener de front la résolution des problèmes rencontrés dans sa vie personnelle, et le bouclage de cet hypothétique roman Sleep zone dont le suspens annoncé est en train de se construire une belle image de promesse de somnifère auquel l'auteur lui-même n'aurait pas résisté.

Donc Bregman est mort. Il faut le dire. Ben si : il faut se rendre à l'évidence.
Il nous raconte que son roman sortira bientôt, qu'il lui faut encore un peu de temps pour réécrire une énième fois la fin du livre qui ne lui satisfait pas (il serait pas un peu chiant sur les bords, à vouloir écrire et réécrire toujours le même bouquin sans pouvoir passer à autre chose ?!) mais depuis le temps que ça dure, ce cinéma, on est quand même en droit de se demander s'il n'aurait pas un peu viré mytho, le Bregman.

Alors. Mytho, le Bregman ?

On va lui poser directement la question : Hep, Charlie, entre nous, ton roman, c'est pour bientôt, ou c'est un fake ?

Et comme d'hab, le gars affiche un sourire, et répond à côté de la plaque :

-> J'ai décidé d'être un revendicateur de la lenteur !
Ce roman a été une aventure extraordinaire pour moi, il m'a permis de rassembler un peu toutes les pièces d'une compréhension du monde qui était en morceaux, et je ne pouvais pas le publier tant que je n'avais pas réussi à terminer le puzzle correctement.
Donc il sortira bientôt.
Quand il sera prêt :-)

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Non mais sérieusement, un écrivain, un vrai, c'est pas censé publier au moins un bouquin chaque année ?
Ce mec est un fake. Son authenticité ne peut être qu'une manière de manipuler les autres, et puis, entre nous, un gars qui renonce à parler de son côté ombre, c'est forcément une gars à qui il manque une bonne paire de couilles.

Ou alors… Charlie Bregman est une femme.
CQFD.

Ouais, c'est ça : on détient la clé de tous les mystères. Charlie Bregman est une nana qui n'a pas réussi à se faire passer pour un mec sur la durée.
Et cela explique au passage pourquoi 99,9% de son lectorat est constitué de nanas.

Un fake, j'vous dis ! ;-)